Le Conservatoire de la costière tournonaise a pour but de :


de faire un inventaire des richesses de la faune et de la flore de ses territoires (dont on sait déjà, grâce au CEN, qu’ils sont riches de pelouses sèches, dont 50 à 70 % ont disparu en France au XXe siècle), inventaire qu’il réalisera en s’appuyant sur l’expertise de scientifiques et d’autres associations spécialisées dans l’étude et la protection de la faune et de la flore ;


de dresser une carte du territoire ;


de conserver les pelouses sèches existantes par le gyrobroyage ou le pâturage (par l’acquisition d’un petit troupeau ou en passant des accords avec des éleveurs, des agriculteurs etc.) ;


de redonner à ces pelouses sèches les dimensions qu’elles avaient avant la déprise agricole ;


d’assurer un inventaire des bois et des forêts, et de permettre leur gestion durable (Note de 2021 : notre projet évoluant grâce à ce que nous apprenons de nos amis naturalistes, il a été décidé qu'une partie de ces bois et forêts serait laissée en  « libre évolution », sans intervention humaine, selon le principe  « arbres morts, sources de vie ») ;


de faire le diagnostic de ses ruisseaux et de leurs berges, et d’en assurer la protection ;


de mener des actions en faveur des différentes espèces animales inventoriées : en installant des postes pour leur étude et leur observation (rapaces nocturnes, genettes, chauves-souris, castors, amphibiens, papillons etc.) ; en mettant en place un rucher ; en forant un puits pour installer un abreuvoir ; en entretenant les haies existantes et en en créant d’autres là où elles sont nécessaires.


Après la conservation et la restauration du patrimoine végétal et animal, le Conservatoire devra œuvrer à la conservation et à la réhabilitation du petit patrimoine rural vernaculaire existant : sources maçonnées, murs de pierre sèche, maisons de vigne, challeys etc. : les maisons de vigne pouvant servir à l’hébergement des scientifiques et des observateurs de la nature etc. ; les terrasses, à la création d’un petit clos de vigne, — éventuellement en partenariat avec des vignerons de la région. (Note de 2021 : toujours grâce aux enseignements de nos amis scientifiques, l'emplacement que nous avions initialement prévu, d'anciens challeys aujourd'hui gagnés par la forêt, a été repensé, et le projet remis sine die)


Le Conservatoire devra également prendre soin des bords de la route qui le traverse, en les ensemençant de fleurs pour les embellir mais aussi et surtout pour favoriser l’expansion d’insectes utiles et faciliter la pollinisation des abeilles. Il pourra aussi installer des ponts de corde pour les écureuils et travailler à protéger la circulation des amphibiens (salamandres etc.).

Par ailleurs, le Conservatoire travaillera à la sensibilisation du public, et, aussi bien, des pouvoirs publics, — lorsque cela sera nécessaire.


Pour sensibiliser le public, il pourra, en partenariat avec d’autres associations plus spécialisées, organiser des visites didactiques pour les scolaires, les seniors, les entreprises et leur personnel. Il pourra également organiser des rencontres, des conférences, des débats, et ainsi participer à l’éducation à l'environnement.


Il pourra également s’ouvrir, dans le respect de la faune et de la flore, à des associations et à des manifestations culturelles. Et particulièrement à celles qui promeuvent la musique d’avant 1800, et la musique baroque, plus spécialement.


Le Conservatoire — se voulant un espace dédié à l’étude et à la recherche — se mettra, en partenariat avec des associations, des universités etc., à la disposition des étudiants, des chercheurs désireux d’entreprendre ou d’approfondir leurs études sur les ressources végétales, animales ou géologiques (par exemple, l’étude des anciennes mines) de son territoire.

 
 
 
Enfin, le Conservatoire de la costière tournonaise est aussi et surtout une œuvre d’art conceptuel, sensualiste-naturaliste où  l’ego de l’artiste s’est effacé, pour se contenter dans tous les sens du terme — de protéger la beauté naturelle, et où ce n’est plus le spectateur, le regardeur qui fait la nature du tableau — proposition inaugurale de l’art moderne, au XXe siècle — mais bien plutôt le tableau de la nature qui défaitpoétiquement, contemplativement — le spectateur, le regardeur, — proposition liminaire de cet art sensualiste, qui ouvre le XXIe siècle. 
 
C’est ainsi une œuvre qui se situe dans la mouvance du « Naturalisme Intégral » — exposé, dès 1978, par Restany dans son Manifeste du Rio Negro — ou encore de l’ « art écologique », mais placée dans une perspective philosophique plus vaste dont les origines remontent au moins à Ovide : celle de l’histoire de la sentimentalité, mais aussi de la contemplation, en Europe, unies ici pour la première fois, tout à fait dans la continuation de cette forme d’union que recherchaient les trobairitz Beatritz de Die ou Beatrix de Romans, il y a environ huit cents ans, dans cette même région du monde, — union dont ce Conservatoire est tout à la fois l’écrin et la manifestation poétique.